Copulenhague 2009

L’homme de gauche n’annonce la société solidaire que comme la prostituée promet l’amour. L’un et l’autre ne peuvent offrir que des simulacres (ivresse passagère et frustration). Ils instaurent le règne du faire-semblant, de la pornographie généralisée.

Christian Michel, Le Socialisme, pornographie de la Solidarité

Dans les stéréotypes des films pornos, le besoin d’humilier la femme, d’afficher sa jouissance de manière extra-utérine sert autant à salir la peau de la jeune fille qu’à montrer sa jouissance en une transparence, là où un coït caverneux deviendrait déjà le début d’une intimité trouble qu’il s’agirait d’aller spontanément exprimer sur Facebook ou Twitter. Toute cette agitation autour de cette grande partouze de bons sentiments (Copenhague 2009), organisée dans un petit pays froid du nord de l’Europe qui n’était connu jusqu’ici que pour une sirène et quelques caricatures de Mahomet, ressemble donc fortement à l’inversion des « deux minutes de la haine » auxquelles doivent participer tous les citoyens de l’Océania dans 1984 d’Orwell, soit : deux semaines de l’amour et du scientisme politisé. Ah !, toute cette guimauve collante, ce chapelet de philosophisme creux, cette espèce de grosse ejac’ faciale de bienpensance qu’on doit faire semblant de goûter durant toutes ces longues litanies…

[Texte initialement publié dans La Catallaxine, le 6 décembre 2009]

B.O.B.

Sonic Youth – “Anti-Orgasm”

Photo d’entête :