Un tour à Privas

Pour ne rien te cacher, je ne suis pas allé directement à Romans-sur-Isère. Sur la route, après la Coucourde qui m’a encore fait rire, j’ai vu le nom “Privas”. Il y a vingt ans, une jeune-fille que j’ai aimée me parlait de cette ville, lorsque nous étions au milieu de la laideur de Maubeuge. C’était son Paradis perdu dans cette vie misérable qu’elle avait dans le Nord. J’ai perdu de vue cette fille jusqu’à l’été dernier, grâce à Internet, ayant cherché épisodiquement sa trace pendant 10 ans. Je ne savais pas ce qu’était devenue cette adolescente si brillante et si fragile à la fois. Je l’imaginais devenue star à Londres, où tous les rêves sont permis, ou junkie dans l’Ardèche, où toutes les fins sont possibles. Elle est professeure d’économie à M*, concubine heureuse et mère de deux petites filles. Sentir toute cette énergie dans ta maison, tes beaux yeux, ton travail de professeure et tes deux enfants, m’a évoqué son souvenir. Je m’étais promis un jour d’aller à Privas, connaître les murs de ce qui n’était qu’un nom, mais un nom si chargé d’espoirs et de regrets. J’ai donc fait le petit pèlerinage que je m’étais promis de faire, en remerciant la ville d’avoir tenu cette fille en vie lorsqu’elle n’allait pas bien, avant qu’un homme, un chouette, un aussi paumé qu’elle, un qui était là, lui prenne sa main, et qu’ils se fassent une place dans tout ça à Paris puis de l’autre côté de l’Atlantique. On ne sait jamais ce qui se cache derrière les regards des gens, on sait juste ce qu’ils produisent en nous. J’ai pris mon voyage jusqu’à S*. Mais je passerai par l’hiver brut avant de rejoindre l’été. J’ai 20h d’escale à Montréal. J’en profiterai pour voir (quelqu’un), peut-être cette I* et sa famille et emmagasiner de la joie en la voyant heureuse, et qui sait, D*, s’il accepte de me croiser dans un bar à Montréal (il est en concert à Trois-Rivières le 7 et le 12 à Montréal, il sera dans le coin) – hier, ce fut très froid (il faut dire que je fais mal les groupies).

Voilà, toi et la chaleur de ta maison avez produit tout ça, je vais cesser peut-être un jour de me voir insignifiant et je prendrai mon courage pour aller voir ces trois personnes le temps d’une escale que je devrais à une escale à Montélimar ! Merci !

« Faites des bêtises mais faites-les avec enthousiasme ! »

A la vie qui est encore longue ! (Et si courte à la fois)

A la prochaine ! (?)

Bande Originale de la Bulle

Alain Bashung, « Aucun express » (repris par Noir désir)

Je crois que je n’ai jamais vu un clip aussi beau, où on voit l’absence.

Photo d’entête : “Ardeche” par Stephen Colebourne